A l’instar des éclipses solaires et lunaires, ou encore des étoiles filantes, les comètes font parties des phénomènes astronomiques les plus exceptionnels. Dès l’Antiquité, les comètes faisaient partie intégrante de notre culture, puisqu’elle étaient déjà représentées sur des gravures ou peintures, bien qu’à cette époque, l’origine de leur existence restait encore inconnue.

Parmi les quelques 6 339 comètes découvertes aujourd’hui (juillet 2018), quelques-unes méritent d’être mentionnées, en raison de leurs étonnantes traces lumineuses laissées derrière elles mais aussi en raison de leurs attraits scientifiques. Voici donc notre sélection des comètes qui ont marqué l’histoire de l’astronomie, ou plus généralement celle de l’humanité.

Comète Lovejoy C/2014 Q2. Crédit : Michael Jaeger

Comètes, étoiles filantes et astéroïdes : comment s’y retrouver ?

Les comètes sont des petits corps de glace de l’ordre de quelques centaines de mètres à quelques dizaines de kilomètres de diamètre. Les comètes auraient été créées lors de la formation de notre système solaire et sont depuis, en orbite autour du soleil. Lorsqu’elles s’approchent trop près de notre brûlante étoile, leur noyaux de glace se réchauffe, et par sublimation produit une queue de poussières et de glace, pouvant parfois atteindre plus d’une centaine de millions de kilomètres. C’est cette traînée blanche ou bleutée qui rend les comètes visibles depuis la Terre puisqu’elle réfléchit la lumière solaire. Dans certains cas assez rares, la queue d’une comète peut être observée à l’œil nu, pendant plusieurs mois.

Les étoiles filantes sont des poussières dont l’origine provient principalement de comètes. Si la Terre croise les vestiges d’une queue de comète, (ce qui arrive lors des Perséides, des Géminides…etc) les particules la composant se trouvent alors attirées par le champ gravitationnel terrestre. En raison de leur vitesse très élevée, ces poussières heurtent violemment les couches très denses de notre atmosphère et par friction émettent des sursauts de lumières que l’on appelle étoiles filantes ou météores.

Les astéroïdes sont quant à eux similaires aux comètes, à la seule différence qu’ils sont constitués uniquement de roche et non de glace. Par conséquent, ils ne produisent pas de coma et nécessitent l’utilisation de puissants instruments pour être observés.

 

La comète OUMUAMUA de 2017

Asteroid Oumuamua

Vue d’artiste de la comète ou astéroïde OUMUAMUA. Crédit : ESA/Hubble, NASA, ESO, M. Kornmesser

Cet étrange objet dont la découverte remonte à un peu plus d’un an suscite encore des débats auprès des scientifiques. Au départ reconnu comme une comète puis renommé astéroïde, il n’est pas exclu qu’il soit à nouveau désigné comme une comète. Dans tous les cas, OUMUAMUA est le tout premier corps interstellaire à avoir été découvert dans le système solaire, donc potentiellement la première comète en provenance d’une autre étoile ! Plus de détails sur OUMUAMUA dans notre article >>.

 

La grande comète de 1811 (C/1811 F1)

Dessin de la comète de 1811, par Mary Evans

Découverte en mars 1811 par un astronome amateur Français, la comète C/1811 F1 fut reconnue comme l’une des comètes les plus brillantes du 19e siècle, atteignant une magnitude de 0, et visible à l’œil nu pendant près de 9 mois avec une coma atteignant une distance angulaire maximale de 25°.

 

La comète de Halley (1P/Halley)

Image du noyau de la comète de Halley par la Sonde Giotto. Crédit : MPAE

Cette comète est incontestablement l’astre astronomique le plus connu après le Soleil et les planètes. Cependant, savez-vous ce qui a rendu cette comète si populaire auprès du grand public ?
Son premier témoignage remonte en l’an -240 av. J-C et fut inscrit dans le journal Chinois nommé « Shiji ». C’est seulement en 1705, après plusieurs siècles et des centaines de passages à répétitions, que le scientifique Edmond Halley fut le premier à prouver la périodicité de cette comète. 1P/Halley fut donc la première comète périodique à avoir été découverte, avec une fréquence de passage oscillant entre 74 et 79 ans.

Lors de son dernier passage, en 1989, Halley fut également la première comète à avoir été approchée par des sondes spatiales : les sondes soviétiques Vega 1 et 2 qui croisèrent le noyau à moins de 9 000 kilomètres, suivi de la sonde européenne Giotto qui quant à elle le frôla à moins de 600 kilomètres !

Pour l’observer, il faudra s’armer de patience. Son prochain passage est prévu en 2061.

La comète Hale-Bopp de 1997 (C/1995 O1)

Hale-Bopp au-dessus du col du Val Paroloa (Italie). Crédit : A. Dimai, (Col Druscie Obs.), AAC

Hale-Bopp est la plus lointaine comète observée par des astronomes amateurs, se situant au-delà de l’orbite de Jupiter à 7.15 Unités Astronomiques au moment de sa découverte, le 23 Juillet 1995 . D’une luminosité exceptionnelle, elle peut être considérée comme l’une des comètes les plus observées de l’histoire de l’humanité puisqu’elle détient entres autres le record de la plus longue période de visibilité à l’œil nu : 18 mois étalés autour du mois d’avril 1997.
Alors que le diamètre de 40 km de Hale-Bopp fut déterminé grâce au télescope spatial Hubble, sa période de rotation de 11.4 heures avait été estimée à l’aide de l’observatoire du Pic du Midi !

 

La comète Mc Naught de 2007 (C/2006 P1)

La grande queue de la comète McNaught au-dessus des télescopes de l’ESO, au chili, le 19 Janvier 2007. Crédit: ESO/H.H.Heyer

Mc Naught est la comète la plus impressionnante du 21ème siècle en raison de sa prodigieuse queue de glace et de poussières de 35 degrés de longueur et réfléchissant une extraordinaire quantité de lumière solaire. Sa luminosité a ainsi pu atteindre une magnitude de -5.5 lors de son pic d’activité du 12 au 14 janvier 2007, c’est-à-dire une luminosité plus importante que n’importe quel autre astre du ciel, après la Lune et le Soleil. Un spectacle ahurissant que seuls les habitants de l’hémisphère sud ont pu observer.

 

La comète Hyakutake de 1994 (C/1996 B2)

Comète Hyakutake photographiée depuis le Pic du Midi le 23 Mars 1996. Crédit : Francois Colas

A l’heure où des télescopes professionnels géants scrutent le ciel, il est encore possible que des passionnés d’astronomie soient à l’initiative de la découverte de comètes. Ce fut le cas le 30 janvier 1996, où le Japonais Yuji Hyakutake découvrit cette comète à l’aide d’une paire de jumelles 25×150 !
Hyakutake est la première comète dont la queue a été traversée par une sonde spatiale : Ulysses, bien que cette rencontre ait été totalement imprévue !

 

La comète Churyumov-Gerasimenko (67P)

Comète 67P à 86 kilomètres de distance, depuis la sonde Rosetta, le 24 Mars 2015. Crédit : ESA/Rosetta/NAVCAM

La comète « Tchury » ne doit pas sa popularité à ses propriétés et à sa luminosité très modestes mais à la mission spatiale qui lui est consacrée : Rosetta. Cette sonde spatiale européenne lancée en 2004 a vagabondé plus de 10 ans dans l’espace avant d’atteindre sa cible et de se placer en orbite, une première dans l’ère spatiale. La mission de ne s’est pas arrêtée là, puisque Rosetta embarquait un atterrisseur « Philae » qui s’est posé sur la comète le 14 novembre 2014, dans le but d’étudier la composition du sol de cette comète. Jamais aucune autre mission spatiale n’avait réalisé un tel exploit scientifique et technique.

 

La comète Shoemaker-Levy

Traces de l’impact de la comète Shoemaker-Levy sur Jupiter, en juillet 1994, par le télescope Hubble. Crédit : H. Hammel (MIT), WFPC2, HST, NASA

En 1994, les télescopes spatiaux et terrestres furent les témoins directs d’une catastrophe planétaire unique : la comète Schoemaker-Levy, fragmentées en 21 morceaux deux ans plus tôt, entra en collision avec la géante gazeuse Jupiter. Prédit par les calculs de mécanique céleste, cet événement d’une beauté rare fut attendu avec impatience par les astronomes du monde entier afin d’étudier les propriétés de la comète mais aussi celle de la planète. Les cicatrices causées par les impacts des fragments de Shoemaker-Levy sur la surface de Jupiter restèrent visibles plusieurs mois.