Les grands événements astronomiques d’octobre 2021
Le mois d’octobre sera marqué par un défilé de planètes, des pluies de météores et bien plus encore.
Octobre compte parmi les mois que nous préférons pour l’astronomie. Non seulement les températures sont plus fraîches dans l’hémisphère nord, mais les nuits rallongent : il n’est plus nécessaire d’attendre 22 h pour avoir un ciel véritablement sombre.
Le ciel d’octobre : au nord, la Voie lactée estivale s’éloigne vers l’ouest à la tombée de la nuit, tandis que l’astérisme Triangle d’été, composé de Véga, Altaïr et Deneb, est toujours bien présent. À l’est viennent Pégase et les Poissons, dont les grands espaces inoccupés ouvrent une fenêtre sur des galaxies lointaines.
Parallèlement, dans le ciel de l’hémisphère sud, les trois étoiles brillantes Fomalhaut, Achernar et Canopus occupent le devant de la scène stellaire, tout comme les deux célèbres galaxies naines satellites de la nôtre : le Grand et le Petit Nuage de Magellan.
Pour l’anecdote : au XIXe siècle, avant l’avènement de l’astrophotographie, la plupart des astéroïdes étaient découverts à l’œil nu, sous la forme d’« étoiles » peu brillantes, qui changeaient lentement de position d’une nuit sur l’autre. Au cours de cette époque révolue, le nombre d’astéroïdes observés en septembre et octobre dépassait toute autre période de l’année. Et pour cause : la zone relativement vide de l’écliptique passant par les Poissons permettait de repérer facilement les astéroïdes qui se trouvaient par hasard près du périhélie à ce moment-là, alors qu’en été et en hiver, la Voie lactée peuplait le ciel crépusculaire de ses myriades d’étoiles.
La lune en octobre 2021 : la nouvelle lune apparaîtra le 6 octobre et la pleine lune sera visible le 20 octobre. Ce sera la Lune du chasseur, nommée ainsi parce qu’elle éclaire les parties de chasse pendant encore quelques heures avant l’arrivée de l’hiver. Malheureusement, octobre ne comptera aucune éclipse ni occultation lunaire intéressante ; il faudra attendre le mois prochain pour profiter de la seconde et dernière saison des éclipses de 2021, dont le coup d’envoi sera une intense éclipse partielle de lune le 19 novembre.
Les planètes à observer en octobre 2021 : ce mois-ci, Saturne et Jupiter seront immanquables, à l’est au crépuscule. Vénus dominera le ciel occidental après le coucher du soleil, atteignant sa plus grande élongation à 47 degrés à l’est du soleil le 29 octobre, à une magnitude de -4,5. Il sera même possible d’apercevoir Vénus en plein jour… si vous savez exactement où regarder dans un beau ciel bleu. Le 9 octobre sera une date de choix pour s’adonner à cet exercice de gymnastique visuelle, en prenant comme point de repère la lune croissante, toute proche.
De son côté, Mercure, visible à l’aube, atteindra sa dernière élongation maximale de 2021, à 18 degrés à l’ouest du soleil le 25 octobre. Seule la timide Mars sera absente de la scène nocturne ce mois-ci, puisque dans le cadre de sa conjonction solaire, elle se trouvera de l’autre côté du soleil le 8 octobre.
Pluies de météores : début octobre, la saison des Taurides battra son plein et les bolides de la comète 2P/Encke redoubleront d’activité. En effet, cette année, le pic est prévu pour le 10 octobre, date à laquelle la lune croissante sera absente pendant une bonne partie de la nuit. L’International Meteor Organization nous signale également potentiellement un sursaut surprise de la comète périodique 15P/Finlay dans la constellation méridionale de l’Autel dans la nuit du 7 octobre.
Les comètes : à propos des comètes, la comète 29P/Schwassmann-Wachmann 1 a offert aux observateurs la surprise d’un quadruple sursaut fin septembre, la portant à une magnitude d’environ +11. Un nouveau sursaut « pourrait » l’amener à une magnitude de +10 ou plus, visible à l’aide d’un petit télescope ou de jumelles. La comète 29P se trouve actuellement dans la constellation du Cocher, haut dans le ciel nordique quelques heures avant l’aube.
Zoom sur le ciel profond (hémisphère nord) : M31 – Si vous regardez les cartes stellaires du siècle dernier, vous verrez un objet curieux nommé « nébuleuse d’Andromède ». Observée avant même l’invention des télescopes, cette tache dans la constellation du même nom figure dans le catalogue de Charles Messier sous la référence M31. C’est au sein d’Andromède que l’astronome Edwin Hubble a découvert une céphéide, ce qui lui a permis de calculer l’immense distance de cette étoile variable. Cette célèbre observation s’accompagnait d’une révélation étonnante : à 2,5 millions d’années-lumière, M31 était une galaxie, un « univers autonome » à part entière. Avec son voisin M33, dans la constellation du Triangle, M31 compte parmi les objets les plus éloignés que l’on puisse observer à l’œil nu. En plus de son noyau lumineux capable de remplir le champ de vision des télescopes, ses extensions couvrent trois degrés complets, soit l’équivalent de six pleines lunes.
Dans quelque 4 milliards d’années, la Voie lactée et la galaxie d’Andromède fusionneront en une méga-galaxie massive, surnommée « Milkomeda ».
Zoom sur le ciel profond (hémisphère sud) : lorsque Ferdinand Magellan effectue son voyage historique autour du monde en 1519, son équipage remarque deux « nuages » lumineux qui constituent des points fixes dans le ciel profond de l’hémisphère sud. Bien que d’autres avant eux aient déjà observé ces objets, ce sont les noms Grand Nuage de Magellan (GNM) et Petit Nuage de Magellan (PNM) qui entrent dans la postérité. Aujourd’hui, nous savons que ces « nuages » sont en réalité des galaxies satellites irrégulières de notre propre Voie lactée.
Le Grand Nuage de Magellan (GNM) et le Petit Nuage de Magellan (PNM) au centre du champ de vision du satellite TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) de la NASA. Crédit : NASA/MIT/TESS/Ethan Kruse.
Le GNM se trouve à 163 000 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Dorade, tandis que le PNM se trouve à 200 000 années-lumière de notre planète, dans la constellation du Toucan. Toutes deux visibles haut dans le ciel de l’hémisphère sud en octobre, au crépuscule, ces galaxies sont des objets exceptionnels, que nombre d’astronomes « nordistes » souhaitent observer au moins une fois dans leur vie, quand ils se rendent de l’autre côté de l’équateur.
Objet défi (hémisphère nord) : en 1995, les astronomes découvrent pour la première fois une planète en orbite autour d’une étoile de la séquence principale. 51 Pegasi b est ainsi découverte grâce à la méthode des vitesses radiales, en recherchant les tiraillements de l’étoile primaire induits par un compagnon invisible. Bien que l’exoplanète elle-même ne soit pas visible, le système 51 Peg auquel elle appartient affiche une magnitude correcte, de +5,5, facilement observable avec un petit télescope en octobre, environ à mi-chemin entre Alpha et Beta Pegasi, au bord de l’astérisme Grand carré de Pégase.
Objet défi (hémisphère sud) : quelle est l’étoile la plus proche de notre système solaire ? Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas Alpha du Centaure, qui brillera au sud-ouest, dans le ciel crépusculaire en octobre. Non, il s’agit de la troisième roue du carrosse dans ce même système stellaire : la naine rouge de magnitude +11 Proxima Centauri, située à environ 2 degrés. Distante de 4,2 années-lumière, Proxima tourne autour de la paire Alpha-Beta en 1,5 millions d’années.
En 2021, nous avons connaissance de deux exoplanètes en orbite autour de Proxima : un « Jupiter chaud » affichant 1,6 fois sa masse et une orbite rapide de cinq jours ; et un objet dont la masse équivaut à sept Jupiter et qui tourne autour de Proxima en cinq ans. N’hésitez pas à observer Proxima et demandez-vous si l’homme franchira un jour le pas interstellaire vers ces mondes fascinants.
Les grands événements astronomiques d’octobre 2021
06/10 : nouvelle Lune
07/10 : sursaut dans la constellation de l’Autel ?
08/10 : Draconides ?
10/10 : pleine saison des Taurides
20/10 : Lune du chasseur
21/10 : pic des Orionides
25/10 : Mercure en élongation maximale (à l’aube)