Le temps de l’équinoxe : les grands événements astronomiques de septembre 2021

 

Septembre est un mois d’équinoxe : dans l’hémisphère nord, les nuits rallongent, pour notre plus grand plaisir, avant l’arrivée des températures hivernales.

Le ciel de septembre : la Voie lactée continue de se déployer dans toute sa majesté après le crépuscule. Au nord, le célèbre astérisme dénommé « Triangle d’été » trône haut dans le ciel, lui qui est délimité par les trois étoiles Deneb, Altaïr et Véga.

Signifiant « nuit égale », l’équinoxe désigne un événement semestriel au cours duquel (en mars et en septembre) l’axe de rotation de la Terre se trouve à 90 degrés par rapport au soleil, si bien que la nuit et le jour font la même durée dans le monde entier. Par bien des aspects, la saison des équinoxes est une période très spéciale, notamment marquée par les éclipses de GEOSat. Ainsi, pendant plusieurs semaines avant et après l’équinoxe, les satellites placés en orbite géostationnaire ou géosynchrone semblent briller très brièvement dans le ciel, avant de disparaître dans l’ombre de la Terre. Autre phénomène à surveiller pendant cette période, les aurores boréales battent leur plein. Longtemps resté mystérieux, ce pic d’activité deux fois par an a finalement été expliqué par l’effet Russell-McPherron, selon lequel les vents solaires s’engouffrent dans des fissures au niveau du champ magnétique de la Terre. Or pendant la période de l’équinoxe, le champ magnétique de la Terre se trouve à son angle le plus faible. À noter que 2021 voit se terminer un minimum solaire profond, alors que débute véritablement le cycle solaire 25. Ce nouveau cycle brillera-t-il par son éclat ou par sa banalité ? La question ne fait pas encore consensus, mais le fait est que la fin du mois d’août a été marquée par un regain d’activité solaire dans le monde entier.

La lune en septembre 2021 : le premier quartier apparaîtra le 13 septembre, tandis que le dernier quartier sera visible le 28 septembre. Par conséquent, la face cachée de la lune dominera du 1er au 13 septembre (période la plus propice à une observation du ciel profond la nuit), en sachant que la nouvelle lune sera présente aux alentours du 7 septembre, puis à nouveau les 29 et 30 septembre. Bien entendu, la lune elle-même est un objet fascinant à étudier, notamment lors du premier et du dernier quartier, où les sommets et cratères sont particulièrement contrastés dans la partie éclairée par le soleil / le terminateur.

Les planètes à observer en septembre 2021 : ce mois-ci, les amateurs de ciel nocturne ne seront pas en reste, puisqu’ils pourront distinguer l’ensemble des planètes visibles à l’œil nu tout de suite après le coucher de soleil. Mars sera la planète la plus difficile à trouver, elle qui se trouvera à seulement 12 degrés du soleil au début du mois, bien en dessous de Mercure et de Vénus, à l’ouest. Les géantes gazeuses Jupiter et Saturne seront les reines de la nuit, se levant à l’est, après leur opposition le mois dernier. Les plus audacieux tenteront d’observer, à la jumelle ou au télescope, Neptune : d’une magnitude de +8, elle se trouvera en Verseau ce mois-ci. Pour l’anecdote, Neptune a été découverte dans cette même constellation en 1846, après des prédictions de l’astronome Urbain Le Verrier. Depuis, elle a achevé un seul tour complet autour du Soleil, il y a dix ans.

Objet star (hémisphère nord) : M57, Nébuleuse de la Lyre – Elle est l’un des tout premiers objets que j’ai cherché à observer dans le ciel profond. Située dans la constellation de la Lyre, M57 est une nébuleuse planétaire fine facile à repérer entre les étoiles brillantes bêta et gamma Lyrae. À la jumelle, dans un ciel bien sombre, je distingue à peine l’anneau éthéré de M57, qui saute vraiment aux yeux au télescope. M57 se trouve à environ 2 300 années-lumières de la Terre.
Il s’agit là d’une étoile en fin de vie, qui, dans un dernier souffle, éjecte un mélange de gaz et de poussière dans l’espace. Au centre de M57, se trouve une naine blanche à une magnitude de +15 difficile à observer. Notre soleil connaîtra-t-il le même sort dans quelque 5 milliards d’années, donnant naissance à une nébuleuse planétaire qui éblouira les futurs habitants de la Voie lactée ? Une étude de 2013 (en anglais) sème le doute… Bon à savoir : les nébuleuses planétaires n’ont de planétaire que leur nom. Néanmoins, parce que les premiers astronomes trouvaient qu’elles ressemblaient à des planètes, Charles Messier décida d’utiliser cet adjectif dans son célèbre catalogue du ciel profond.

Objet star (hémisphère sud) : l’Amas du Canard sauvage, M11 – Les observateurs ont souvent tendance à négliger les amas ouverts. C’est toutefois regrettable, puisque ces groupes d’étoiles moins concentrés sont malgré tout suffisamment éclatants pour attirer l’œil, même dans un contexte de pollution lumineuse. Or M11 fait partie de mes préférés. Je l’associe souvent à la constellation de l’Aigle : il se trouve juste à côté de la queue, dans la minuscule constellation de l’Écu de Sobieski.
Situé dans une déclinaison sud légèrement supérieure à -6, M11 est un objet fin, quel que soit l’hémisphère. Distant de 6 200 années-lumières, M11 occupe le bras du Sagittaire au sein de la Voie lactée, du côté du centre galactique. À la lunette, M11 arbore un aspect poudré, tel du sucre.

Objet défi (hémisphère nord) : lorsque vous observerez M57 dans la constellation de la Lyre, profitez-en pour tenter de démêler la célèbre « double double » epsilon Lyrae. Ce système de quatre étoiles se trouve à environ 1,5 degrés de la brillante Véga. S’il est relativement aisé de distinguer la paire de 210”, la paire dans la paire est plus compliquée à observer, chaque double étoile étant séparée par seulement 2,5”. À noter que cet incroyable système se trouve à 162 années-lumières de la Terre.

Objet défi (hémisphère sud) : elles sont l’ironie du ciel nocturne… Les naines rouges, objet stellaire le plus courant de l’univers, ne sont pas visibles à l’œil nu. L’une des plus éclatantes, AX Microscopium, se trouve à une magnitude de +6,6, dans l’obscure constellation du Microscope. Distante de 12,9 années-lumières, cette étoile est un parfait exemple de naine rouge solitaire proche, à rayer de votre liste des objets à observer au moins une fois dans sa vie. Les coordonnées d’AX Microscopium sont les suivantes : AD : 21 heures 18’ 35”, déclinaison -38 degrés 46’ 49”.

Les grands événements astronomiques de septembre 2021
07/09 : nouvelle lune
14/09 : élongation de Mercure à son maximum (27 degrés à l’est du soleil au crépuscule)
14/09 : Neptune en opposition
15/09 : saison des éclipses de GEOSat
17/09 : comète 6P/d’Arrest au périhélie (magnitude +9, 93 degrés à l’est du soleil en Sagittaire au crépuscule)
20/09 : pleine lune de l’équinoxe d’automne
20/09 : depuis le Mexique et les États-Unis, (762) Pulcova cache une étoile de magnitude +7, dans ce qui sera l’occultation stellaire la plus puissante par un astéroïde en 2021.
22/09 : équinoxe d’automne
23/09 : saison des aurores boréales