La sonde solaire Parker photographie Vénus lors de son survol

La sonde solaire Parker de la NASA a photographié la surface de Vénus lors d’un récent survol.

Vénus photographiée par la sonde solaire Parker

Vénus, photographiée par l’instrument WISPR de Parker. NASA/GSFC

Vénus comme vous ne l’avez jamais vue. La sonde solaire Parker de la NASA a accompli une première lors d’un récent survol de la planète Vénus, en photographiant la brûlante surface nocturne de la planète depuis l’espace.

La première image date du troisième survol de la mission en juillet 2020, suivi d’un quatrième passage le 20 février 2021, à une distance d’un peu moins de 2 400 kilomètres du sommet des nuages vénusiens. Ces clichés ont été pris par l’imageur grand champ (WISPR) de Parker, instrument capable de prendre des photos à la fois dans la lumière visible et dans le proche infrarouge. Ces survols font partie des sept assistances gravitationnelles prévues au niveau de Vénus, lors du voyage de Parker à travers le système solaire interne afin d’étudier le soleil.

Lancée le 12 août 2018 depuis Cap Canaveral à bord d’une fusée Delta IV Heavy, la sonde solaire Parker est conçue principalement pour étudier le soleil de plus près. À cette fin, d’ici 2025, la mission effectuera plusieurs boucles au périhélie, s’approchant du soleil jusqu’à 6,9 millions de kilomètres (un peu moins de 10 rayons solaires) et se déplaçant à plus de 690 000 km/h. (Plus de détails sur la sonde solaire Parker ici.)

S’il est vrai que cette mission est axée sur l’astronomie solaire, la sonde solaire Parker nous offre également des points de vue inédits sur l’énigmatique Vénus lors de chaque passage. Les images du WISPR montrent diverses caractéristiques de surface, notamment des plaines, des terrains accidentés et des plateaux. Un halo luminescent dû à la présence ténue d’oxygène est même visible dans une vidéo.

Vénus vue par la sonde solaire Parker

Vénus vue du WISPR pendant le vol de février 2021. NASA/GSFC

« Nous sommes ravis des résultats scientifiques déjà obtenus grâce à la sonde solaire, a déclaré Nicola Fox (Division héliophysique du siège de la NASA) dans un récent communiqué de presse. Parker continue de dépasser nos attentes et nous trouvons formidable que ces observations inédites prises pendant notre manœuvre d’assistance gravitationnelle puissent faire avancer la recherche sur Vénus alors que ce n’était pas prévu. »

N’oubliez pas, cependant, qu’il s’agit là de vues nocturnes de la surface à travers une épaisse couverture nuageuse : cette surface brille dans l’infrarouge parce qu’elle est extrêmement chaude, de l’ordre de 460 degrés Celsius. C’est précisément en raison de cette chaleur et de la pression extrêmes à la surface de Vénus (90 fois supérieures à celles du niveau de la mer sur Terre) que les missions Venera envoyées sur la planète par l’Union soviétique dans les années 1970 n’ont duré que quelques heures avant de succomber à la dureté de l’environnement.

Pourquoi est-il difficile d’obtenir des images de Vénus ?

L’ironie cosmique veut que la planète la plus brillante et la plus proche dans le ciel terrestre soit aussi perpétuellement enveloppée de nuages et nous apparaisse comme un disque blanc vierge. Avec l’avènement de l’ère spatiale, nous commençons tout juste à lever le voile sur la mystérieuse Vénus, qui se révèle être un monde infernal. La lueur persistante capturée par Parker pourrait même expliquer un curieux phénomène rapporté par les observateurs depuis plusieurs siècles : la « lumière cendrée ». Il s’agit d’une faible lueur perçue sur la face nocturne de la planète. Sur la lune, la lumière cendrée est facile à expliquer, car la lumière du soleil est réfléchie par la Terre… Pour Vénus, en revanche, une telle explication est impossible.

La suite du programme pour Parker

Bien que le WISPR ait été conçu pour étudier le vent solaire, il a également prouvé son utilité en s’intéressant à Vénus. Alors que l’objectif initial était d’étudier les schémas de déplacement des nuages vénusiens, cet instrument a réussi à observer la surface de la planète, à la grande surprise des chercheurs.

Parallèlement, l’instrument d’investigation des champs électromagnétiques (FIELDS) a capté les ondes radio pour caractériser la façon dont l’atmosphère de la planète interagit avec le cycle solaire de 11 ans, tandis que le WISPR a également aperçu l’anneau de poussière très fin qui entoure Vénus dans son orbite.

Après cela, Parker doit effectuer six autres passages au périhélie en 2022 et au début de 2023, suivis d’un avant-dernier passage à 3 939 kilomètres de Vénus le 21 août 2023.

Parker est un excellent exemple de la façon dont les missions polyvalentes peuvent produire des résultats scientifiques inattendus.